La gratuité n’a pas de prix

Lorsque l’association C’est au Tour(s) Du Peuple (CATDP) propose la gratuité des transports en commun, des pseudo- savants lui rétorquent que « rien n’est jamais gratuit », croyant énoncer une solide réfutation alors qu’ils mettent en avant une énorme banalité. L’école est gratuite mais le budget de l’Education Nationale est de 59.7 milliards. Les médicaments et les soins d’un malade en affection longue durée sont gratuits mais évidemment pris en charge par la Sécurité sociale.

par le groupe transport de C'est Au Tour(s) Du Peuple

Lorsque l’association C’est au Tour(s) Du Peuple (CATDP) propose la gratuité des transports en commun, des pseudo- savants lui rétorquent que « rien n’est jamais gratuit », croyant énoncer une solide réfutation alors qu’ils mettent en avant une énorme banalité. L’école est gratuite mais le budget de l’Education Nationale est de 59.7 milliards. Les médicaments et les soins d’un malade en affection longue durée sont gratuits mais évidemment pris en charge par la Sécurité sociale.

Dans un registre plus léger croit-on que le journal municipal gratuit distribué dans nos boites à lettres ne soit pas financé ? Et « les écolos » tourangeaux, opposés à la gratuité des transports publics, n’empruntent-ils pas gratuitement une vélo-rue dont l’aménagement fut assez onéreux ? Ne devraient-ils pas dans leur logique mettre un péage pour les cyclistes de plus de 5 ans rue d’Entraigues ? 

Contrairement à une idée reçue les transports publics sont presque gratuits (les usagers ne participent qu’à environ 20 % du coût réel du service) mais le budget transport public est loin d’être négligeable pour les familles ; le forfait annuel étudiant est par exemple de 230 €.

Les transports en commun sont essentiellement financés par le Versement Mobilité des employeurs privés ou publics qui emploient au moins 11 salariés. La proposition de CATDP est de supprimer totalement la contribution des familles et donc de chercher d’autres sources de financement.

Déjà 37 villes françaises (bientôt 50 vers 2026) sont passées à la gratuité totale. Cette année à Bourges (le 1er septembre) et à Montpellier (le 21 décembre) les transports en commun seront gratuits. CATDP s’appuie sur leur expertise pour réaliser la gratuité totale sur le réseau de bus et de tram de Tours Métropole Val de Loire (TMVL).

A Compiègne par exemple la gratuité a été financée par les parcmètres. A Dunkerque la municipalité a renoncé à la réalisation d’un équipement public jugé moins nécessaire.

Nous pensons que la Métropole tourangelle devrait abandonner son projet de deuxième ligne de tramway (à 800millions d’euros), acheter des bus électriques beaucoup moins chers, développer l’étoile ferroviaire et utiliser le reste de ses économies pour réaliser la gratuité sur son réseau .

Nous estimons qu’il faut récupérer les subventions injustement versées à Ryanair pour financer notre projet. Avec la gratuité beaucoup d’entreprises n’auront plus à financer les déplacements de leurs employés, il nous semble équitable d’affecter cette aubaine à la gratuité par le biais d’une augmentation de la Cotisation Foncière d’Entreprise.

Enfin les touristes profiteront de la gratuité il est donc juste de ponctionner un peu la taxe de séjour qui rapporte environ 2 millions.

La Métropole, en s’appuyant sur les recettes de la billetterie actuelle (mais pas sur les économies effectives), estime que le coût de la gratuité serait de 25 millions par an. Il est clair qu’avec les propositions de financement de l’association C’est Au Tours Du Peuple esquissées ci‑dessus, la gratuité totale est vraiment possible, mais pour l’instant il n’y a pas de volonté politique pour réaliser cet objectif hautement social et écologique. Pourtant, comme c’est écrit en grand sur les affiches de Montpellier « La liberté ça n’a pas de prix. Bus et tram gratuits ».

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Jeudi 26 octobre 2023

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Nouvelle-Calédonie, Mayotte … le colonialisme comme fil conducteur. Pas en notre nom !

La colonisation est le cœur de la politique française en Nouvelle-Calédonie. En confortant la place des colons, leur installation avec maints avantages, la spoliation des terres et des ressources, le maintien dans la pauvreté et la dépendance d’une grande partie du peuple Kanak.

L’ONU a inscrit en 1986 la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser. En 1988, après une période violente qui s’était soldée par 90 morts, les accords de Matignon puis de Nouméa avaient ouvert la voie à un processus de décolonisation, avec le transfert progressif des compétences que l’État avait créées pour sa domination, vers une pleine émancipation.

Ces accords ont été sans cesse menacés par les gouvernements français et par les colons. Mais le pays a vécu dans la paix. Emmanuel Macron a initié un vrai torpillage de ce processus. Il a imposé la tenue d’un référendum dans la période du Covid et a nommé au gouvernement une dirigeante politique extrémiste, représentante des colons (Sonia Backès), pour aboutir à cette fameuse loi sur le « dégel du corps électoral » qui donnerait le droit de vote sur les questions calédoniennes aux nouveaux colons arrivés ces 10 dernières années. Le rapporteur désigné pour porter cette loi est lui-même député représentant des colons !

Emmanuel Macron et son ministre policier, Gérald Darmanin, nous ramènent 40 ans en arrière en provoquant des violences, laissant les colons organiser des milices meurtrières, criminalisant toute forme de protestation. Comme à l’accoutumée, de nombreux médias reprennent les termes officiels du gouvernement appelant la colère des émeutes et la jeunesse kanak des voyous, ciblant une partie du mouvement indépendantiste pour le rendre responsable de la situation. Pourtant, de nombreuses voix, diverses politiquement, qui connaissent la Nouvelle-Calédonie et ont suivi le processus engagé, ont alerté le gouvernement sur la gravité des affrontement politiques qu’il allait déclencher.

Les seuls responsables sont donc la macronie, son chef, ses soutiens, les colons et leurs représentants de droite et d’extrême droite, qui n’hésitent pas a créer des milices armées.

En Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, dans tous les territoires ultramarins, nos dirigeants maintiennent une domination de classe et raciste, une exploitation hors norme, des violences d’État au nom de « monopole de la violence légitime » qui se traduit par la préservation d’un ordre venu d’un autre âge de notre histoire. Son nom ? Le colonialisme ! Et dans ce domaine, les droites rassemblées autour de Macron portent une terrible responsabilité historique.

En Nouvelle-Calédonie, il faut reprendre le processus de décolonisation, retirer ce projet de loi inique, arrêter de soutenir les colons, écouter le peuple pour une coexistence pacifique et égalitaire. Stoppez la répression d’exception.

À Mayotte, il faut rétablir la loi républicaine pour une égalité des droits pour tous, retirer les lois d’exception et ouvrir un dialogue régional avec les anciens pays colonisés de la zone océan indien.

Il faut enfin cesser d’utiliser les territoires ultramarins comme des laboratoires avancés de gouvernement autoritaire, de remise en cause des principes républicains comme le droit du sol, de nouvelles formes de guerre aux pauvres, de criminalisation des jeunesses…

Il faut cesser de parler en notre nom ! Le peuple français a déjà dit non à la colonisation !

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Tours, juin 2024

Résultats de l’Enquête public Tram 2. Un projet coûteux, tournant le dos à un véritable plan de transports métropolitain.

L’enquête publique pour le projet de deuxième ligne du TRAM a reçu 1117 contributions pour l’essentiel critiques ou carrément contre ce projet. L’avis favorable serait donc surprenant !

Ce projet tourne le dos aux choix suivant la première enquête qui avait rejeté le tracé par J. Royer et ne tient compte

  • ni des évolutions des besoins en transports collectifs (plus de lignes et de dessertes, plus de régularité, plus de désenclavement des services publics de santé, d ‘éducation, ... des liaisons avec Saint Pierre des Corps (gare et quartiers), des communes avoisinant la métropole…)
  • ni des avancées techniques avec les bus sur roues (à Hydrogène), de l’état des finances locales
  • des réserves contestations qu’il suscite

Tout cela sans réel débat public !

Les contributions à l’enquête publique relèvent ces enjeux et devrait conduire à un autre plan démocratiquement décidé de développement des transports publics dans la métropole et à ses alentours ! Cela devient urgent.

Voici quelques contributions sélectionnées par C’est Au Tour(s) Du Peuple<:p>

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Novembre 2024

Enquête public Tram 2. Un projet coûteux, tournant le dos à un véritable plan de transports métropolitain.

Notre contribution à l’enquête publique

Partant de ce projet CATDP a analysé la politique des mobilités souhaitable sans se soucier de l'orgueil de certains décideurs politiques pour qui une ligne de tramway représente une empreinte personnelle prestigieuse laissée à la postérité.

L'association C'est Au Tour(s) Du Peuple (CATDP) créée en janvier 2015 pour une alternative de gauche, sociale, féministe et écologique a toujours considéré que la gratuité des transports publics était une mesure sociale et écologique majeure qu'il fallait mettre en place le plus rapidement possible sur la métropole tourangelle.

La première démarche faite par CATDP fut d’évaluer les possibilités financières de la Métropole. 

La ligne 1 de tramway a coûté 638 M€ (frais financiers inclus) et la fin du remboursement des emprunts est dans 20 ans (2043) 

Nous avons lu dans le rapport de 2015 de la Cour Régionale des Comptes que, s’agissant de nouvelles lignes de tramway, « ses finances [celles de la Métropole] ne sont pas aujourd’hui en mesure de supporter de tels investissements ».

Cette même CRC a depuis réaffirmé en 2023 (rapport délibéré le 20 mars 2024) que « le stock de dettes généré par la première ligne de tramway reste toutefois à un niveau élevé » et a averti que pour la ligne 2 de tramway « l’apport financier de la métropole va devenir crucial », d’où d’éventuels emprunts et/ou des hausses d’impôts.

Enfin, malgré les déclarations fluctuantes du Syndicat des Mobilités de Touraine, nous avons enregistré que, pour l’instant, le projet de ligne2 est évalué finalement à 391M€ aux conditions économiques de 2018. Compte tenu de l’inflation sur les matériaux notamment sur l’acier et sur le prix des rames de tramway depuis 6 ans et en se basant sur un taux d’emprunt raisonnable de 3.20 % le coût de la deuxième ligne dépassera 700M€ (frais financiers inclus). Ceci obèrerait pour plusieurs dizaines d’années le budget de la métropole et nuirait gravement à la réalisation d’autres projets.

Parmi ces projets il y a l’instauration de la gratuité des transports publics que CATDP propose afin d’améliorer l’environnement, la santé et le pouvoir d’achat des habitants de la métropole tourangelle.

Or il faut dégager des marges financières pour mettre en place ce projet ce que ne permet pas la réalisation d’une deuxième ligne de tramway très onéreuse.

Entre la gratuité des transports publics qui profitera aux 300 000 habitants de la métropole tourangelle et la construction de cette deuxième ligne de tramway, qui profitera à nettement moins de personnes, le choix de CATDP est clair : nous sommes contre toute nouvelle ligne de tramway et en particulier contre le projet de ligne 2.

Bien sûr il est impératif de diminuer le flux des voitures à moteurs thermiques en ville (y compris les bus au GNV qui seront interdits en 2035) et donc de développer urgemment les transports en commun pour fournir des alternatives pertinentes.

Il faut aussi développer un meilleur environnement, notamment en pleine ville, en commençant par la préservation de l’existant (pas d’abattage d’arbres).

En s'inspirant des exemples variés de Dunkerque et Montpellier (pour l’instauration de la gratuité dans de grandes métropoles), de Nantes (pour la gratuité le week-end et ses nouvelles lignes de busway et de e-busway), de Bordeaux (pour ses 7 nouvelles lignes de bus express BHNS), de Metz (pour ses Bluebus électriques) et bien d'autres, CATDP propose :

- De remplacer progressivement les bus actuels par des Trambus sur pneus utilisant une électricité embarquée issue soit de batteries soit de piles à hydrogène (cette dernière possibilité relevant de l'expertise tourangelle déjà ancienne sur la maîtrise de cette source d'énergie).

- De mettre en place de nouvelles lignes de BHNS électriques et de restaurer et améliorer l'étoile ferroviaire (RER urbain)

- De relancer impérativement un débat public encadré par la Commission du Débat Public sur l’alternative tramway sur rails ou trambus électriques sur pneus et plus largement sur un plan de transports cohérents dans la métropole tenant compte des équipements publics, d'éducation et de santé et d’emplois à desservir. Cela en lien avec les axes régionaux, au regard des circulations induites par les échanges entre la métropole et les communes avoisinantes.

Ce débat public pourrait alors déboucher sur un référendum d’initiative locale.

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Octobre 2024

POUR CONTRIBUER À L’ENQUÊTE PUBLIQUE :

https://www.registre-numerique.fr/enquete-publique-lignes2tram