La place du Grand Marché rebaptisée !

Proclamation du 21 janvier 2017

Bonjour à toutes et tous ! Et merci d’abord, Tourangelles et Tourangeaux, habitants du 37 ou d’autres départements, étrangers résidant ici ou ailleurs, d’avoir répondu présents.

Si nous nous sommes rassemblés ici, sur cette place du Grand Marché, pour dans quelques minutes la rebaptiser, c’est pour toutes sortes de raisons que je vais maintenant, au nom de C’est au Tour(s) du Peuple, vous résumer :

C’est que nous en avons assez de ces enseignes des multinationales qui prolifèrent partout, aux quatre coins de la Ville, aux Atlantes de Saint-Pierre, avenue du Grand Sud à Chambray, et maintenant ici, au cœur même du Vieux Tours, avec l’installation de ce nouveau Mac Do. Ce nouveau M, tout propret, aseptisé, artificiel, qui fait suite à l’autre M, celui, là-bas, du Monstre pseudo-artistique et culturel, non vraiment, ce nouveau M, nous ne l’ai…M…ons pas ! Ici comme partout sur la planète.

C’est que nous en avons assez de ces pouvoirs publics locaux qui se gargarisent de Cité gastronomique, de démocratie concertée, participative et qui n’ont à aucun moment consulté les habitants, les commerçants pour savoir s’ils souhaitaient ou non la venue d’un tel établissement. Ce sont, de Germain en Babary, des hypocrites, des tartufes qui se moquent bien de l’intérêt général et, les yeux rivés sur le prix du mètre carré, accordent toujours aux puissants leur permis de construire ou de détruire. Ils se disent modernes mais la modernité, pour eux et leurs amis, ce n’est rien d’autre, en fin de compte, que toujours plus d’argent. Vive le profit XXL, telle est leur véritable devise !

C’est que nous en avons assez de cette Macbouffe qui empoisonne, rend obèse, diabétique, hypercholestérolémique, et fait ensuite, tôt ou tard, consommer les très chers médicaments des laboratoires pharmaceutiques. Nos pères ou grands-pères n’ont pas résisté, combattu, créé la Sécurité sociale pour la voir ainsi détournée de son objet, de son sens. La Sécurité sociale, c’est une garantie conquise contre les aléas de la vie, ce n’est pas, cela ne doit pas être… une MacDot !

C’est que nous en avons assez de ces multinationales, Mac Donald’s ou autres, qui pratiquent l’optimisation, l’évasion, la fraude fiscale, au Luxembourg ou au Panama, à Jersey ou aux îles Caïman. Aidées par tous les pouvoirs supranationaux, nationaux ou locaux, habilement conseillées par leurs banquiers et leurs avocats d’affaires qu’ils payent à prix d’or, ces multinationales nous appauvrissent, toutes et tous, à la mesure de leur infinis développement et goinfrerie. Car leurs injustes profits, c’est autant d’argent qui ne quittera pas la bulle financière, autant d’investissement public ou privé perdu, autant de chômeurs qui resteront sans emploi, autant de pauvres au RSA qu’on livrera bientôt à la vindicte des envieux en les accusant, bien sûr !, d’être des assistés, des fraudeurs. Un MacDo, ce n’est ainsi pas seulement un hamburger entre deux tranches de pain, c’est bien davantage, c’est tout un menu déroulant, tout un monde cynique et inique, tout un système !

Et puis, et puis, il faudrait parler de tant d’autres sujets :

  • le paysage urbain uniforme, partout répété, partout envahi de publicité, qui va avec la ville-marchandise, le périurbain dortoir et des campagnes vidées, désertées ou réduites à leur fonction touristique ;
  • le client du MacDo, fast fooder et grand amateur de selfies, qui se croit King Burger de ses envies, n’a pas vraiment réfléchi à ce à quoi il collabore et n’entend donc rien ou si peu de ce que nous lui disons ;
  • les conditions de travail et de vie des salariés des industries agro-alimentaires sans lesquels il n’y aurait pas de menus Happy Meal ou Best Of ;
  • les conditions de travail et de vie des employés du MacDo qui n’auront pas tous, loin s’en faut, la carrière que leur super-manager leur a promis ;
  • les restaurateurs et commerçants qui, parfois hésitent encore à prendre position, mais dont un bon nombre, de toute façon, souffrira demain de la MacConcurrence ;
  • les agriculteurs, paysans qu’on n’aura pas suffisamment soutenu dans leur combat quotidien pour une alimentation de qualité et qui, demain, disparaîtront peut-être sous l’effet des fermes-usines, comme c’est déjà le cas aux États-Unis, en Chine, dans d’autres pays de l’Union européenne ou en Amérique latine ;
  • le démontage du MacDo de Millau, dans l’Aveyron, en 1999, par la Confédération paysanne, qui fut un acte majeur dans l’histoire de la désobéissance citoyenne, du mouvement altermondialiste, dont les idées et les actions n’ont cessé depuis de se propager, de se démultiplier ;
  • les traités internationaux transatlantiques, CETA ou TAFTA, que, dans l’opacité et le mépris des peuples, les hommes de l’État et du capital réunis, signent aujourd’hui ou voudront signer demain, quel qu’en soit le sigle, l’acronyme, parce que ces traités sont, eux aussi, une pièce essentielle du système…

Mais il suffit. C’est avec humour et sérieux que nous allons maintenant rebaptiser la place du Grand Marché. Dorénavant, elle ne s’appelera plus ni place du Grand Marché, ni place du Monstre. Elle s’appelera Place du Grand Marché… Transatlantique.

Qu’on se le dise et qu’on l’utilise !

Et qu’on sache aussi que nous reviendrons car il y a bien d’autres lieux dans cette ville à rebaptiser : la rue Multi-Nationale par exemple !

C’est au Tour(s) du Peuple (CATDP)
21 janvier 2017

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Nouvelle-Calédonie, Mayotte … le colonialisme comme fil conducteur. Pas en notre nom !

La colonisation est le cœur de la politique française en Nouvelle-Calédonie. En confortant la place des colons, leur installation avec maints avantages, la spoliation des terres et des ressources, le maintien dans la pauvreté et la dépendance d’une grande partie du peuple Kanak.

L’ONU a inscrit en 1986 la Nouvelle-Calédonie sur la liste des pays à décoloniser. En 1988, après une période violente qui s’était soldée par 90 morts, les accords de Matignon puis de Nouméa avaient ouvert la voie à un processus de décolonisation, avec le transfert progressif des compétences que l’État avait créées pour sa domination, vers une pleine émancipation.

Ces accords ont été sans cesse menacés par les gouvernements français et par les colons. Mais le pays a vécu dans la paix. Emmanuel Macron a initié un vrai torpillage de ce processus. Il a imposé la tenue d’un référendum dans la période du Covid et a nommé au gouvernement une dirigeante politique extrémiste, représentante des colons (Sonia Backès), pour aboutir à cette fameuse loi sur le « dégel du corps électoral » qui donnerait le droit de vote sur les questions calédoniennes aux nouveaux colons arrivés ces 10 dernières années. Le rapporteur désigné pour porter cette loi est lui-même député représentant des colons !

Emmanuel Macron et son ministre policier, Gérald Darmanin, nous ramènent 40 ans en arrière en provoquant des violences, laissant les colons organiser des milices meurtrières, criminalisant toute forme de protestation. Comme à l’accoutumée, de nombreux médias reprennent les termes officiels du gouvernement appelant la colère des émeutes et la jeunesse kanak des voyous, ciblant une partie du mouvement indépendantiste pour le rendre responsable de la situation. Pourtant, de nombreuses voix, diverses politiquement, qui connaissent la Nouvelle-Calédonie et ont suivi le processus engagé, ont alerté le gouvernement sur la gravité des affrontement politiques qu’il allait déclencher.

Les seuls responsables sont donc la macronie, son chef, ses soutiens, les colons et leurs représentants de droite et d’extrême droite, qui n’hésitent pas a créer des milices armées.

En Nouvelle-Calédonie, à Mayotte, dans tous les territoires ultramarins, nos dirigeants maintiennent une domination de classe et raciste, une exploitation hors norme, des violences d’État au nom de « monopole de la violence légitime » qui se traduit par la préservation d’un ordre venu d’un autre âge de notre histoire. Son nom ? Le colonialisme ! Et dans ce domaine, les droites rassemblées autour de Macron portent une terrible responsabilité historique.

En Nouvelle-Calédonie, il faut reprendre le processus de décolonisation, retirer ce projet de loi inique, arrêter de soutenir les colons, écouter le peuple pour une coexistence pacifique et égalitaire. Stoppez la répression d’exception.

À Mayotte, il faut rétablir la loi républicaine pour une égalité des droits pour tous, retirer les lois d’exception et ouvrir un dialogue régional avec les anciens pays colonisés de la zone océan indien.

Il faut enfin cesser d’utiliser les territoires ultramarins comme des laboratoires avancés de gouvernement autoritaire, de remise en cause des principes républicains comme le droit du sol, de nouvelles formes de guerre aux pauvres, de criminalisation des jeunesses…

Il faut cesser de parler en notre nom ! Le peuple français a déjà dit non à la colonisation !

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Tours, juin 2024

Enfants à la rue et MIP

Suite à une action du collectif « pas d’enfant à la rue » deux enseignantes ont été dénoncées, inquiétées et convoquées par la police. Elles ont même eu droit par le procureur de la république à un rappel à la loi !

Alors que les militant.e.s pour le respect des droits de l’enfant sont convoqués par la police et la justice pour des actes de citoyen.ne.s. Les autorités compétentes ne sont pas inquiétées !

Résultats de l’Enquête public Tram 2. Un projet coûteux, tournant le dos à un véritable plan de transports métropolitain.

L’enquête publique pour le projet de deuxième ligne du TRAM a reçu 1117 contributions pour l’essentiel critiques ou carrément contre ce projet. L’avis favorable serait donc surprenant !

Ce projet tourne le dos aux choix suivant la première enquête qui avait rejeté le tracé par J. Royer et ne tient compte

  • ni des évolutions des besoins en transports collectifs (plus de lignes et de dessertes, plus de régularité, plus de désenclavement des services publics de santé, d ‘éducation, ... des liaisons avec Saint Pierre des Corps (gare et quartiers), des communes avoisinant la métropole…)
  • ni des avancées techniques avec les bus sur roues (à Hydrogène), de l’état des finances locales
  • des réserves contestations qu’il suscite

Tout cela sans réel débat public !

Les contributions à l’enquête publique relèvent ces enjeux et devrait conduire à un autre plan démocratiquement décidé de développement des transports publics dans la métropole et à ses alentours ! Cela devient urgent.

Voici quelques contributions sélectionnées par C’est Au Tour(s) Du Peuple<:p>

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Novembre 2024