Lettre ouverte de C'est au Tour(s) du Peuple aux élus de Tours et de Tours Métropole

Bonjour,

Après l’annonce de reconfinement, après la stupéfaction devant la décision inique de fermer les petites structures commerciales dites « non essentielles » et de laisser d'autres ouvertes comme les hypermarchés et supermarchés qui ont augmenté leurs chiffres d'affaires de + 8% depuis le premier confinement et qui se permettent aujourd'hui de mettre des salariés en chômage technique, d'autres points de vue se font entendre.

Parmi les premières réactions à cette inégalité de traitement, les libraires ont manifesté leur colère. Il se trouve que ces derniers temps, on trouve parmi nos besoins essentiels la lutte contre l’obscurantisme. Les lieux de culture sont ceux où on forme l’esprit critique.

Parmi nos besoins essentiels se trouve plus largement celui de ne pas poignarder le premier employeur de France en matière de commerce, le petit commerce indépendant qui représente 72 % de l’emploi du commerce dans le pays et 20 % du PIB (source : CDF - Confédération des indépendants).

Des arrêtés pris par les maires de Migennes (Yonne), Fresnay-sur-Sarthe (Sarthe), Brive (Corrèze) ou Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), autorisent tous les petits commerces de leurs communes à rester ouverts pendant le confinement pour éviter une « distorsion d’égalité ». Un amendement a été déposé par 80 sénateurs pour l’ouverture des librairies et un report des prix littéraires a été décidé en solidarité avec les libraires indépendants. Ce n’est évidemment pas suffisant pour réparer l’injustice, car le commerce en ligne échappe à toute règlementation et presque à toute fiscalité. C’est tout de même un début... mais quid des autres activités ? De plus en plus d’élus réfléchissent aujourd’hui à des arrêtés similaires afin de défendre l’ouverture des commerces sur leur territoire. Qu’en est-il à Tours ?

Messieurs Denis et Schwartz, en ces temps où la tempête Amazon fait peser une lourde menace sur les petits commerces des communes de Tours Métropole Val de Loire, il est essentiel de vous positionner clairement du côté de ces derniers en prenant vous-mêmes un arrêté similaire, et en contestant devant la justice administrative la décision inique et sans fondement du gouvernement (les petits commerces désinfectent plus souvent ce que vous touchez, que ne peuvent le faire les grandes surfaces et n’accumulent pas autant les clients !)

Ne nous résignons pas ! Cherchons des pistes.

Ne laissons pas les multinationales ravageuses comme Amazon saccager impunément et avec l’aval de nos élus, nos commerces de proximité, notre planète et nos emplois. Les pouvoirs publics ne doivent pas favoriser, par quelque moyen que ce soit, l’installation de colosses fossoyeurs des petits commerces indépendants et des emplois qui vont avec.

Le fatalisme et la résignation ne nous seront d’aucun secours. Soyons créatifs, solidaires et résistants, nous n’avons pas d’autre choix.

C'est au Tour(s) du Peuple
le 18 novembre 2020

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La place du Grand Marché rebaptisée !

Proclamation du 21 janvier 2017

Bonjour à toutes et tous ! Et merci d’abord, Tourangelles et Tourangeaux, habitants du 37 ou d’autres départements, étrangers résidant ici ou ailleurs, d’avoir répondu présents.

Si nous nous sommes rassemblés ici, sur cette place du Grand Marché, pour dans quelques minutes la rebaptiser, c’est pour toutes sortes de raisons que je vais maintenant, au nom de C’est au Tour(s) du Peuple, vous résumer :

C’est que nous en avons assez de ces enseignes des multinationales qui prolifèrent partout, aux quatre coins de la Ville, aux Atlantes de Saint-Pierre, avenue du Grand Sud à Chambray, et maintenant ici, au cœur même du Vieux Tours, avec l’installation de ce nouveau Mac Do. Ce nouveau M, tout propret, aseptisé, artificiel, qui fait suite à l’autre M, celui, là-bas, du Monstre pseudo-artistique et culturel, non vraiment, ce nouveau M, nous ne l’ai…M…ons pas ! Ici comme partout sur la planète.

Démocratie – Chronique N°1

Par Yvette Aufrère

Qu’un simple citoyen ne respecte pas la loi, cela n’attaque pas les fondements de cette loi. Qu’un représentant de la loi ne respecte pas la loi, la fait disparaître puisqu’il n’y a plus personne pour en être garant.

Emmanuel Macron n’attaque-t-il pas les principes républicains quand il fait venir le grand rabbin de France pour allumer la bougie d’Hanoukka, le 8 décembre 2023 (laïcité) ou quand il déclare, le 29 juin 2017, que certains citoyens « ne sont rien » (égalité en droit) ?

N’attaque-t-il pas le fonctionnement des institutions républicaines en faisant appel à des organismes privés remplissant la même fonction et se substituant à la fonction publique d’État, avec des contrats facturés très cher à l’État (McKinsey, Adrexo, par exemple) avec l’efficacité qu’on leur connaît ?!

N’est-il pas dans la provocation quand il crée le CNR, Conseil National de la Refondation, ayant le même sigle que le Conseil National de la Résistance, ou quand il soutient Depardieu après que celui-ci s’est répandu en propos scabreux et orduriers ?

Ne ridiculise-t-il pas la parole présidentielle quand il donne un entretien à la revue Pif Gadget ?

N’attaque-t-il pas l’institution qu’est la parole politique du chef de l’État en disant tout et son contraire sans souci de cohérence* ou en ne tenant pas des promesses, notamment à l’occasion de la Convention citoyenne pour le Climat** ?

Je souhaite, dans ces chroniques, aborder la question de la démocratie et de l’État de droit par le biais des discours qui nous sont adressés, en particulier par nos dirigeants, notamment par Emmanuel Macron. 

* Il souffle le chaud et le froid en faisant l’éloge de Gérard Depardieu, le 20 décembre 2023 dans l’émission « C à vous », pour ensuite, se défendre, le 8 mai 2024, dans le magasine « Elle », de toute complaisance vis-à-vis de l’acteur.

** « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019. Alors qu’il dit en décembre 2020 « Je vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc : c’est la Bible ! ».