Traminator : un combat pour la gratuité des transports publics

L’association CATDP propose depuis très longtemps la mise en place de la gratuité totale des transports publics sur l’agglomération de Tours. En septembre 2016, elle organisait déjà un débat avec les partis politiques et les syndicats sur ce thème.

Le mouvement des gilets jaunes et les mobilisations pour le climat n’ont fait que renforcer notre engagement pour cette gratuité totale, car non seulement c’est une mesure sociale importante (on calcule que pour une famille de 4 personnes c’est 1500€ d’économies par an) mais aussi une mesure écologique pour lutter contre la pollution automobile. Elle a aussi l’avantage de favoriser le développement de l’activité économique, commerciale, culturelle et sportive, de supprimer les aberrations de la tarification sociale actuelle et de favoriser la mixité sociale.

Le financement de la gratuité totale

Il faut compenser les recettes annuelles de la billetterie (environ 25 M€) et maintenir l’emploi à Fil Bleu. Nous avons démontré que c’était possible par l’affectation prioritaire de la dotation de l’État attribuée à la Métropole, l’utilisation d’une partie de la Cotisation foncière d’entreprise (CFE). On y ajoute la taxe de séjour payée par les touristes et les sommes collectées dans les parcmètres, les subventions à Ryanair et la récupération des profits annuels de Kéolis en substituant à cette dernière une régie publique métropolitaine.

Les objections

Il est assez surprenant que les principales objections à la gratuité soient venues des écologistes actuellement au pouvoir à la mairie de Tours. Selon eux, cette gratuité était impossible dans une grande ville. Les exemples de Dunkerque puis Montpellier et bientôt Nantes devraient les faire verdir de honte. Ils estimaient que la Métropole ne pouvait pas supporter la dépense raisonnable de la gratuité alors qu’ils envisagent aujourd’hui de dépenser un milliard d’euros pour réaliser les lignes 2 et 3 du tramway. Comment ne pas penser que ces lignes de tramway, construites « quoi qu’il en coûte », soient surtout pour certains dirigeants, soutenus par les promoteurs et les banquiers très intéressés, des réalisations de prestige au service de leur gloire ?

Pour des tram-bus à piles à hydrogène

Nous pensons que des tram-bus, sur pneus, peuvent irriguer toute la Métropole et sont à même de répondre à la demande de futures zones d’habitations comme par exemple au Menneton, ce que ne fera jamais une ligne de tramway fixée au sol pour 50 ans. Et comment évoluera la ville de Tours pendant ce demi-siècle ?

Un tramway peut transporter deux fois plus de voyageurs qu’un tram-bus mais une flotte conséquente de tram-bus multiplie les arrêts, or ce qui est important pour les voyageurs c’est la proximité d’un arrêt.

Enfin les tram-bus ne nécessitent pas, comme les lignes de tramway, d’effectuer des travaux de voirie importants (comme les poses de rails) et de procéder à des expulsions.

Le tramway et le tram-bus à pile à hydrogène sont deux modes de mobilités douces qui ne polluent pas. Cependant ils ne sont pas, pour l’instant, écologiquement parfaits car ils utilisent tous les deux de l’électricité (celle produite par la centrale nucléaire de Chinon ?), l’un pour alimenter les moteurs électriques de ses rames et l’autre pour produire de l’hydrogène.

Contre les projets de nouvelles lignes de tramway

Ces projets figent pendant des années les possibilités financières de la Métropole et interdisent de fait la mise en place de la gratuité des transports publics. En effet, pour couvrir les 430M€ nécessaires pour la seule ligne 2, la Métropole propose d’emprunter 385 M€ alors qu’elle est déjà endettée à hauteur de 372M€ et que la première ligne, qui a coûté 638 M€, ne sera définitivement payée qu’en 2043.

Contre le passage de la ligne 2 du tramway par le Boulevard Béranger

La gratuité des transports publics étant aussi une mesure pour lutter contre la pollution automobile, il est évident que nous sommes pour la protection des arbres des boulevards. Chacun d’eux stocke plus de 30kg de CO2 par an. Or la Municipalité de Tours a choisi de faire passer la ligne 2 du tramway par le boulevard Béranger et donc d’abattre les platanes des rangées extérieures pour faire place à la circulation et au stationnement. C’est déjà inadmissible !

De plus nous sommes en mesure d’affirmer que ces premiers abattages et les travaux de voirie nécessaires pour déplacer ou reconstruire certains réseaux d’eau, de gaz, d’électricité ou de télécommunications, devenus bientôt inaccessibles sous les rails, vont impacter les platanes des rangées intérieures.

Une autre conséquence du passage du tram par Béranger est la démolition/reconstruction de la Place Jean-Jaurès. Il n’est pas certain que cela soit du goût de la population tourangelle.

Les actions « Traminator »

Pour alerter la population CATDP a organisé plusieurs manifestations dites « Traminator ». La première a eu lieu en mars 2019 et la dernière, mais pas l’ultime, date du 27 février 2021.

Nous avons tout d’abord rencontré un à un les vendeurs du marché aux fleurs. Celui-ci, déjà bien affaibli, est maintenant menacé de disparition.

Nous avons distribué des tracts, diffusé un résumé du rapport Herquin sur l’avenir des platanes, accroché des panneaux aux arbres, interpelé les clients du marché aux fleurs, rencontré les brocanteurs, dialogué avec la population tourangelle sur d’autres marchés, collé des affiches et fait retentir le bruit des tronçonneuses boulevard Béranger.

Une nouvelle opération se prépare pour permettre aux Tourangelles et aux Tourangeaux de choisir entre le projet métropolitain et le nôtre. En quelque sorte un mini-référendum que la Municipalité n’a pas le courage d’organiser. Et nous n’en resterons pas là !

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Lettre ouverte aux autorités compétentes en matière d’enseignement scolaire et de la petite enfance

Les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple sont très inquiets de l’évolution récente de l’accueil des enfants. Cette inquiétude est aussi celle de la population, qui se manifeste par de nombreuses actions rendues publiques dans les médias locaux depuis septembre. Le contexte est même alarmant.

Au niveau national : révélations pendant l’année 2023 concernant les conditions d’accueil des jeunes enfants en crèche et, plus récemment, celles dévoilant le non respect de la loi dans certains établissements scolaires privés sous contrat comme en témoignent les cas les plus récents des établissements Averroès à Lille et Stanislas à Paris / préparation de la rentrée 2024 par le ministère de l’Éducation nationale.

L’actualité de l’école est très préoccupante. La Ministre Oudéa Castera a eu le mérite de mettre en lumière le séparatisme social de la bourgeoisie et la mainmise des églises sur l’école privée avec de graves dérives. S’y ajoutent les scandales ds crèches privées. Dans un contexte de manque de moyen pour l’école publique, les enseignant.es expriment leur colère. C'est dans ce contexte que les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple ont adressé la lettre ouverte suivante aux autorités compétentes en matière d’enseignement scolaire (code de l’éducation) et de la petite enfance (code action sociale et famille).

Lettre ouverte aux autorités compétentes en matière d’enseignement  scolaire (code de l’éducation) et de la petite enfance (code action sociale et famille)

Objet : demande d’information sur la situation inquiétante des enfants scolarisés en Indre-et-Loire, en particulier à Tours, et des enfants de moins de trois ans accueillis dans les établissements privés sous et hors contrat, et dans les établissements publics

 

Monsieur Patrice Latron, Préfet d’Indre et Loire,
Monsieur Gilles Halbout, Recteur de l’académie Orléans Tours
Monsieur Christian Mendivé, Dasen d’Indre et Loire
Monsieur Emmanuel Denis, Maire de Tours

Tours le 20 février 2024

Messieurs,

Les membres de l’association C’est au (Tour)s du Peuple sont très inquiets de l’évolution récente de l’accueil des enfants. Cette inquiétude est aussi celle de la population, qui se manifeste par de nombreuses actions rendues publiques dans les médias locaux depuis septembre. Le contexte est même alarmant.

Au niveau national : révélations pendant l’année 2023 concernant les conditions d’accueil des jeunes enfants en crèche et, plus récemment, celles dévoilant le non respect de la loi dans certains établissements scolaires privés sous contrat comme en témoignent les cas les plus récents des établissements Averroès à Lille et Stanislas à Paris / préparation de la rentrée 2024 par le ministère de l’Éducation nationale.

Au niveau local, une série d’évènements ponctuels depuis la rentrée 2023 alertent : hausse du nombre d’enfants sans abri / fermeture puis réouverture de mini-crèches à Tours / multiplication des familles pratiquant ou souhaitant pratiquer l’école à la maison / croissance des effectifs en établissements privés / fermeture par la préfecture d’un lieu d’enseignement coranique rue Ch. Colomb / suppression de plusieurs dizaines de classes dans l’enseignement public programmée en Indre-et-Loire pour septembre 2024.

C’est au Tour(s) du Peuple vous demande, dans le cadre de vos compétences, des réponses aux questions suivantes présentées sans ordre d’urgence car elles sont toutes urgentes, cruciales :

  • Un état des lieux récent de l’accueil public, privé, associatif des très jeunes enfants est-il disponible ? Ou bien est-il en cours et si oui, à quelle échéance ?
  • Quel est le chiffrage du financement de l’enseignement privé sous contrat par des fonds publics à Tours et en Indre-et-Loire ?
  • Quels contrôles ont été effectués et à quelles dates dans les établissements privés – sous et hors contrat – sur le respect de la mixité filles/garçons, y compris les détournements comme les classes partagées en deux espaces distincts (loi de 1976) et le respect de la mixité sociale (loi Debré, 1959).
  • Quelle est la place de l’enseignement religieux dans les établissements confessionnels : respect de la loi ou bien obligation déguisée, contenus sexistes, discriminatoires, infamants sous couvert de foi religieuse ? Dispositif d’alerte existant ou non pour les cas de mal-traitance des enfants ?
  • Comment est suivi le droit à l’enseignement des enfants « scolarisés à la maison » : contrôle des demandes en amont et inspection pédagogique sur les contenus enseignés dans les familles en aval (code de l’Éducation art. 131).
  • Pour l’enseignement public, il faudrait une présentation plus claire et prospective du projet rectoral à propos de l’enseignement artistique en classes Cham/Chad pour répondre aux inquiétudes légitimes et des familles et des collèges concernés (Francis Poulenc, Michelet, Anatole France). Et surtout reconsidérer totalement les fermetures de classes : 38 en Indre-et-Loire, 5 à Tours centre. Alors que 20% des habitants la ville de Tours vivent en-dessous du seuil de pauvreté (France 14%), la hausse des effectifs par classe hypothèque gravement la scolarisation des enfants en difficulté sociale et de logement, et casse les initiatives d’inclusion les enfants handicapés (autisme, etc.).

Merci de votre attention et vos réponses.

Recevez nos associatives salutations.

L’association C’est Au Tour(s) Du Peuple

Lettre écrite et délibérée collectivement par les adhérent(e)s
Coordonnées : Association C’est Au Tour(s) Du Peuple C/ Serpent Volant, rue du Grand Marché 37000 Tours – cautoursdupeuple@gmail.com

Cette lettre ouverte est communiquée au député Charles Fournier, aux médias, aux syndicats et aux associations. Elle est publiée sur nos réseaux sociaux. Les réponses le seront aussi.

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Platanes de Béranger : Un rapport très alarmant.

Malgré la promesse du Président de la Métropole rencontré (à sa demande) le 4 novembre et notre relance du 16 novembre, le rapport de Laurent Herquin sur l’impact du tramway au nord de Boulevard Béranger ne nous a pas été communiqué mais le rapport provisoire nous est parvenu autrement.

Son intitulé est : Étude d’impacts de travaux sur les structures racinaires des platanes – Rapport V1 (Partiel) – Secteur Béranger

Démocratie – Chronique N°1

Par Yvette Aufrère

Qu’un simple citoyen ne respecte pas la loi, cela n’attaque pas les fondements de cette loi. Qu’un représentant de la loi ne respecte pas la loi, la fait disparaître puisqu’il n’y a plus personne pour en être garant.

Emmanuel Macron n’attaque-t-il pas les principes républicains quand il fait venir le grand rabbin de France pour allumer la bougie d’Hanoukka, le 8 décembre 2023 (laïcité) ou quand il déclare, le 29 juin 2017, que certains citoyens « ne sont rien » (égalité en droit) ?

N’attaque-t-il pas le fonctionnement des institutions républicaines en faisant appel à des organismes privés remplissant la même fonction et se substituant à la fonction publique d’État, avec des contrats facturés très cher à l’État (McKinsey, Adrexo, par exemple) avec l’efficacité qu’on leur connaît ?!

N’est-il pas dans la provocation quand il crée le CNR, Conseil National de la Refondation, ayant le même sigle que le Conseil National de la Résistance, ou quand il soutient Depardieu après que celui-ci s’est répandu en propos scabreux et orduriers ?

Ne ridiculise-t-il pas la parole présidentielle quand il donne un entretien à la revue Pif Gadget ?

N’attaque-t-il pas l’institution qu’est la parole politique du chef de l’État en disant tout et son contraire sans souci de cohérence* ou en ne tenant pas des promesses, notamment à l’occasion de la Convention citoyenne pour le Climat** ?

Je souhaite, dans ces chroniques, aborder la question de la démocratie et de l’État de droit par le biais des discours qui nous sont adressés, en particulier par nos dirigeants, notamment par Emmanuel Macron. 

* Il souffle le chaud et le froid en faisant l’éloge de Gérard Depardieu, le 20 décembre 2023 dans l’émission « C à vous », pour ensuite, se défendre, le 8 mai 2024, dans le magasine « Elle », de toute complaisance vis-à-vis de l’acteur.

** « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019. Alors qu’il dit en décembre 2020 « Je vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc : c’est la Bible ! ».