Sanitas, de droite à gauche, de gauche à droite…

Une nouvelle réunion de « concertation » était organisée par la mairie, au Sanitas ce vendredi 19 novembre, pour présenter les évolutions du projet ANRU.

Moins de 100 participants, dont 25 élus, préfète, bureau d’étude, services… Du côté de la parole cela a été plutôt inversement proportionnel : sur 1h40 de réunion, plus d’1h15 de paroles officielles. Sur la tribune de cette « concertation », il n’y a pas d’habitant !

En fait il s’agit d’une réunion d’information des élus vers la population !

Alors où en est on sur le projet ?

Les démolitions : alors qu’il y en a déjà plus de 472 engagées ou annoncées ! Il y en aura plus.

À la question « du pourquoi, pourquoi de nouvelles démolitions ? » Posée par plusieurs habitants, la réponse de la Préfète et du maire de Saint Pierre des Corps (vice président de la métropole) a été claire : il faut moins de pauvres. Un point sur lequel tout le monde pourrait se mettre d’accord. En effet, il faut faire reculer la pauvreté !

Mais voilà la solution de ce grand projet est d’éloigner les familles modestes et non pas de leur permettre d’accéder à une autre vie ! La fameuse mixité sociale est vue par l’effacement d’habitants.

Pourtant, comme l’a rappelé une de ces habitantes « si vous requalifiez les petits appartement de 4 en 3 pièces, de 3 en 2 pièces, .. et les rénovez qualitativement, vous aurez des candidats jeunes salariés, qui amèneront une nouvelle vie dans le quartier ». D’autres prennent la parole « les logements privés de Bouygues, seront achetés par des investisseurs et loués chers, cela n’amènera que de nouveaux problèmes d’impayés et d’entretien» ou « Ce ne sera pas pour tout le monde ! Car à la vente ce sont les cadres supérieurs, qui prennent le TGV, qui sont ciblés ».

Un autre le rappellera « les clauses d’insertion dans les chantiers en cours et à venir, couplés à de la formation permettraient l’accès à l’emploi de nombreux jeunes ». Trop compliqué pour le Vice Président de la métropole et la Préfète !

Plusieurs associations et habitants contestent le projet d’ensemble et ses « nouveautés ». Des propositions, ont été faites, qui n’ont pas reçu plus d’écho des élus municipaux que de l’état ou du représentant de la métropole.

  • La création d’une crèche, d’une halte garderie (qui faciliteraient aussi l’accès à l’emploi), d’un centre de loisirs, de commerces, de nouveaux services, … sont toujours en attente.
  • La sécurité : La langue de bois a été opposée aux témoignages d’inquiétudes. Mais il n’y a pas eu un mot sur la police de proximité qui serait une des pistes. Il a été annoncé un projet de médiateurs dont il faut comprendre que ce ne seront pas des personnels éducatifs qualifiés. Donc ce sera certainement des emplois précaires (ce qui a de quoi interroger). Là encore le flou domine.
  • Les services publics ou commerces : le Maire envoie aux habitants la responsabilité d’aller voir la direction de la Poste ou de Pôle emploi, absents du quartier (8000 habitants soit l’équivalent dune ville telle que Chinon). A la question concernant les commerces détruits à Saint Paul, il ne dit pas un mot ! C’est au passif de l’ancien maire certainement, tant pis pour les habitants.
  • Le quotidien de l’entretien qui se dégrade : c’est l’incivisme qui est renvoyé aux habitants et le coût devrait leur être répercuté. Ferait-on une réponse pareille ailleurs, dans d’autres quartiers de la ville, quand le service est déficient ?
  • La concertation, la participation : 2 fois 2 jours d’ateliers par un cabinet extérieur spécialisé a été le point fort de cette nouvelle phase engagée par les élus.

Si tous les officiels ont rappelé que l’ANRU (l’agence nationale de renouvellement urbain) qui finance en partie, sur l’argent du logement social, ces opérations de démolitions, a des exigences autour de la mobilité et de la fameuse mixité sociale, aucun n’a mis en avant ce qui est dans le contrat de départ, la participation des habitants. Le quotidien, au-delà des projets n’a pas plus été abordé.

Et pour cause, cette « concertation » se fait à la marge de l’information et du projet. Un habitant l’a noté « on nous parle des circulations, de quelques espaces verts, … mais nous n’avons pas notre mot à dire sur le bâti qui est pourtant le coeur de la question ! »

Un jeune homme interviendra pour « questionner la démocratie car il y a beaucoup de colère et d’incompréhension… cela montre que les habitants et leurs besoins ne sont pas entendus ».

L’ex 1ère adjointe et le Maire, encadrés par la Préfète et le Vice Président de la métropole, ont bien précisé, que dans cette nouvelle phase, ils ont été rapides et à la marge en ne touchant pas aux invariants de l’ANRU (les démolitions).

Ils ont annoncé, une maison de santé, le maintien du Crous avec des logements étudiants et quelques modifications de voiries ou de cours d’école, pour le reste il n’y a aucune avancée sur les attentes de la population pour leur vie au quotidien, sur les contestations de ce projet, sur la dominante de destruction du logement accessible, sur la qualité des rénovations. Il n’y aucune ambition démocratique, économique, de remise à niveau des services publics, de justice sociale, du droit,...

Plus que jamais, il faut être aux côtés des habitants des quartiers populaires pour qu’ils puissent se faire entendre, accéder aux services publics, à des logements de qualité, à l’éducation, à des espaces de vie dignes, à l’emploi… pour vivre en sécurité.

  • L’arrêt des démolitions
  • La rénovation de qualité de tous les logements
  • La création ou réinstallation des services publics, des commerces de proximité
  • Une politique jeunesse qui s’articule autour des loisirs, de la formation et l’emploi avec des équipes de professionnels, des lieux et activités.
  • Un développement de la présence humaine au quotidien.

Une vraie démocratie au quotidien, appuyée sur maison du projet permanente, des réunions de travail entre habitants et élus, des positions audacieuses des élus face aux politiques publiques libérales, pour appuyer les besoins des habitants et éradiquer la pauvreté.

Les habitants sont les meilleurs experts de leur vie, les élus, les institutions doivent l’entendre !

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Novembre 2021

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Résultats de l’Enquête public Tram 2. Un projet coûteux, tournant le dos à un véritable plan de transports métropolitain.

L’enquête publique pour le projet de deuxième ligne du TRAM a reçu 1117 contributions pour l’essentiel critiques ou carrément contre ce projet. L’avis favorable serait donc surprenant !

Ce projet tourne le dos aux choix suivant la première enquête qui avait rejeté le tracé par J. Royer et ne tient compte

  • ni des évolutions des besoins en transports collectifs (plus de lignes et de dessertes, plus de régularité, plus de désenclavement des services publics de santé, d ‘éducation, ... des liaisons avec Saint Pierre des Corps (gare et quartiers), des communes avoisinant la métropole…)
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  • des réserves contestations qu’il suscite

Tout cela sans réel débat public !

Les contributions à l’enquête publique relèvent ces enjeux et devrait conduire à un autre plan démocratiquement décidé de développement des transports publics dans la métropole et à ses alentours ! Cela devient urgent.

Voici quelques contributions sélectionnées par C’est Au Tour(s) Du Peuple<:p>

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Novembre 2024

C'est Au Tour(s) Du Peuple s'affirme FÉMINISTE par ce que nous refusons et combattons

  • Toutes les dominations patronales, sociales, politiques
  • Les inégalités : de salaire, d’accès aux droits, aux responsabilités
  • Les violences faites aux femmes et aux enfants

Contre le patriarcat dont nous sommes toutes et tous héritier(e)s en commun, nous devons agir ensemble. Le FÉMINISME ne doit pas se situer dans un antagonisme Hommes / Femmes. La question n'est pas de faire la guerre aux hommes mais d'agir, hommes et femmes ensemble, pour une révolution sociale et politique.

Notre association, depuis sa création en 2013, agit en ce sens. Nous avons des propositions que nous partageons et échangeons avec les organisations progressistes. Nous agissons aussi dans la rue auprès des populations. Nous avons créé et faisons vivre un « Labo féministe » au sein de notre association qui anime la réflexion collective.

Voici quelques unes de nos positions / revendications réaffirmées et d'autres marquées par l'actualité.

La Maison des Femmes

Dès 2013 la création d'une Maison des femmes fut inscrite dans le programme revendicatif de CATDP. Nous nous félicitons donc de la réalisation de celle au sein du CHU, tout en constatant que l'équipe pluridisciplinaire qui l'anime manque cruellement de moyens.

Un appel aux dons et au mécénat privé, a été lancé afin de recueillir 1,4 M€ (vive la défiscalisation!!). Cette somme est nécessaires à la construction de nouveaux locaux et au développement des actions de la Maison des femmes en direction des femmes avec un accès gratuit et ouvert à toutes.

C’est scandaleux ! La lutte contre les violences faites aux femmes pour leur reconstruction ne peut, en effet, être fondée sur la « charité » mais sur une prise en charge sociale avec des financements publics !

Face à l'urgence sociale, il faut aller plus loin

  • Refuser que des familles, enfants, adultes dorment à la rue.
  • Développer les accueils (nuit et jour) de femmes de tous les âges et enfants, l'accès au logement pour une vie digne et sécure.
  • Permettre l’accès aux droits, à tous les droits, pour que chacun(e) puisse se soigner, se former, travailler, faire face aux dépenses quotidiennes, accéder à la culture.
  • Créer et animer, partout des lieux de vie sociale collective, renforcer ceux existants comme dans les centres sociaux.
  • La prévention, l’éducation doivent accompagner ces ambitions.
  • Combattre les régressions voulues par les droites, des macronistes au RN : sur les retraites, le chômage, la loi immigration, l'implantation et le financement d'écoles sous contrat qui promeuvent l'homophobie, le mouvement prolife, le « séparatisme »…
  • Combattre aussi les pressions et dérives sectaires, religieuses qui contribuent à l’oppression des femmes et des violences qu’elles subissent dans les espaces publics et privés.

Pour cela, nous réaffirmons l’urgence de :

  • DONNER LES MOYENS AU FONCTIONNEMENT de la MAISON DES FEMMES
    DÉJÀ CRÉÉE. Les services de l’État et les collectivités doivent apporter les 1,4 M€ nécessaires aujourd’hui à la Maison des Femmes. Pour rappel, les subventions publiques annuelles à l’aéroport et Ryanair sont de 2,5 M€ !
  • ÉLARGIR LE PROJET DE MAISON DES FEMMES à des lieux d’accueil (nuit/jour) inconditionnels pour l’accès aux droits, des activités éducatives et culturelles, des actions collectives.
  • UN PLAN AMBITIEUX DE CRÉATION DE D’HÉBERGEMENTS D’URGENCE ET
    DE LOGEMENTS PÉRENNES pour les femmes et familles victimes de violences et / ou à la rue.
  • UN RENFORCEMENT DU SOUTIEN AUX ASSOCIATIONS qui agissent auprès des femmes et avec elles, pour leurs droits, leur liberté de choix, leur dignité et intégrité physique.
  • RENFORCER LA PRÉVENTION ET L’ÉDUCATION à l’école, avec du temps et de la formation pour les enseignant.es, dans les lieux éducatifs, en soutenant les associations qui font déjà un travail remarquable avec peu de moyens et de reconnaissance.
  • SUPPRIMER TOUS LES PANNEAUX PUBLICITAIRES IMPLANTÉS DANS L’ESPACE PUBLIC. Ces panneaux vendent les corps des enfants, des femmes et des hommes, ils valorisent la consommation excessive et consomment de l’énergie inutilement, en éclairage et mécanique.
  • LUTTER CONTRE LA PORNOGRAPHIE EN LIGNE
  • RESTER VIGILANTS ET RÉACTIFS pour défendre les droits à la contraception et à l'avortement. Le texte constitutionnel adopté par l'Assemblée a exclu le terme de « droit » et laisse la responsabilité au législateur de « réguler » l’accès à l'avortement sans remettre en cause la clause de conscience.........
  • EXIGER UN CONTRÔLE DE TOUTES LES ÉCOLES PRIVÉES SOUS CONTRAT les établissements scolaires Averroès à Lille* et Stanislas à Paris ne sont pas des exceptions !
Texte de positionnement réalisé et validé par les adhérent.es de l’association
C’est Au Tour(s) Du Peuple
Tours, février 2024