À propos de la récente expulsion des familles bulgares aux Îles Noires (La Riche)

Communiqué CATDP du 20 mai 2019

Une centaine de personnes, originaires de Bulgarie, vivaient depuis plusieurs années aux Îles noires, sur la commune de La Riche, dans la plus grande précarité (caravanes ou baraques délabrées). Pour réaliser le projet de base de loisirs de la Métropole, une « mission de diagnostic et d’accompagnement » a été mise en place il y a quelques mois par la préfecture, en accord avec la Métropole et, du 15 au 17 mai 2019, les dernières familles restant sur place ont été expulsées définitivement, avec intervention de la police et usage de pelleteuses pour détruire tous les lieux d’habitat.

CATDP regrette que depuis le début de la « mission », jamais les autorités n’ont voulu travailler avec les associations d’aide aux migrants qui intervenaient aux Îles noires, connaissaient la situation et avaient noué des relations avec les familles. Plus précisément, la commune de La Riche, en accord avec la Métropole, a tout fait pour retarder, voire empêcher la domiciliation officielle des familles dans la commune. Or, cette domiciliation, obligatoire selon la loi, est indispensable pour pouvoir ouvrir ensuite un compte en banque, chercher un travail déclaré et transférer les dossiers médicaux dans le cadre de l’Union européenne. Cette domiciliation est aussi nécessaire pour la scolarisation des enfants. Si la scolarisation a finalement été possible, grâce à l’insistance des associations, pour les enfants en âge d’aller au collège, elle s’est faite très tardivement et très partiellement pour ceux en âge d’aller à l’école primaire. Encore faut-il dire que ceux qui ont pu être scolarisés l’ont été dans des conditions non conformes au Code de l’Éducation. Et depuis l’évacuation, bien sûr, nombre d’enfants sont à nouveau déscolarisés pendant que la plupart des familles se retrouvent à vivre dans des conditions tout aussi précaires qu’avant, voire davantage encore.

CATDP dénonce le refus de la municipalité de La Riche, de la Métropole et de la préfecture de travailler en bonne intelligence avec les associations d’aide aux migrants, la totale absence de transparence dans les décisions prises et, de façon générale, le manque d’humanité qui prévaut lorsqu’il s’agit de s’occuper des étrangers, membres de l’UE en l’occurrence. Doit-on rappeler qu’ils sont, comme tout un chacun d’entre nous, des êtres humains avant tout qui ont droit au respect et à une vie digne ?

C’est au Tour(s) du Peuple (CATDP)
20 mai 2019

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La place du Grand Marché rebaptisée !

Proclamation du 21 janvier 2017

Bonjour à toutes et tous ! Et merci d’abord, Tourangelles et Tourangeaux, habitants du 37 ou d’autres départements, étrangers résidant ici ou ailleurs, d’avoir répondu présents.

Si nous nous sommes rassemblés ici, sur cette place du Grand Marché, pour dans quelques minutes la rebaptiser, c’est pour toutes sortes de raisons que je vais maintenant, au nom de C’est au Tour(s) du Peuple, vous résumer :

C’est que nous en avons assez de ces enseignes des multinationales qui prolifèrent partout, aux quatre coins de la Ville, aux Atlantes de Saint-Pierre, avenue du Grand Sud à Chambray, et maintenant ici, au cœur même du Vieux Tours, avec l’installation de ce nouveau Mac Do. Ce nouveau M, tout propret, aseptisé, artificiel, qui fait suite à l’autre M, celui, là-bas, du Monstre pseudo-artistique et culturel, non vraiment, ce nouveau M, nous ne l’ai…M…ons pas ! Ici comme partout sur la planète.

Démocratie – Chronique N°1

Par Yvette Aufrère

Qu’un simple citoyen ne respecte pas la loi, cela n’attaque pas les fondements de cette loi. Qu’un représentant de la loi ne respecte pas la loi, la fait disparaître puisqu’il n’y a plus personne pour en être garant.

Emmanuel Macron n’attaque-t-il pas les principes républicains quand il fait venir le grand rabbin de France pour allumer la bougie d’Hanoukka, le 8 décembre 2023 (laïcité) ou quand il déclare, le 29 juin 2017, que certains citoyens « ne sont rien » (égalité en droit) ?

N’attaque-t-il pas le fonctionnement des institutions républicaines en faisant appel à des organismes privés remplissant la même fonction et se substituant à la fonction publique d’État, avec des contrats facturés très cher à l’État (McKinsey, Adrexo, par exemple) avec l’efficacité qu’on leur connaît ?!

N’est-il pas dans la provocation quand il crée le CNR, Conseil National de la Refondation, ayant le même sigle que le Conseil National de la Résistance, ou quand il soutient Depardieu après que celui-ci s’est répandu en propos scabreux et orduriers ?

Ne ridiculise-t-il pas la parole présidentielle quand il donne un entretien à la revue Pif Gadget ?

N’attaque-t-il pas l’institution qu’est la parole politique du chef de l’État en disant tout et son contraire sans souci de cohérence* ou en ne tenant pas des promesses, notamment à l’occasion de la Convention citoyenne pour le Climat** ?

Je souhaite, dans ces chroniques, aborder la question de la démocratie et de l’État de droit par le biais des discours qui nous sont adressés, en particulier par nos dirigeants, notamment par Emmanuel Macron. 

* Il souffle le chaud et le froid en faisant l’éloge de Gérard Depardieu, le 20 décembre 2023 dans l’émission « C à vous », pour ensuite, se défendre, le 8 mai 2024, dans le magasine « Elle », de toute complaisance vis-à-vis de l’acteur.

** « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019. Alors qu’il dit en décembre 2020 « Je vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc : c’est la Bible ! ».