Que vive l’autogestion dans la culture, et partout !

Collectif Occupation Grand Théâtre de Tours

Autogestion. On croyait le mot oublié, vaincu par des décennies d’intériorisation du monde tel qu’il est. Et le voilà qui resurgit, au cœur du mouvement en cours dans la culture, redisant le monde tel qu’il doit devenir. Vendredi 9 avril, l’AG du Grand Théâtre de Tours a voté à une très large majorité l’appel à « que vive l’autogestion dans la culture, et partout ! », reproduit ci-dessous. L'association C'est au Tour(s) du Peuple ne peut que se réjouir d’un tel appel et vous invite à le propager, dans les lieux culturels occupés et bien ailleurs…

Depuis le 4 mars 2021, et l’occupation à Paris du Théâtre de l’Odéon, un puissant mouvement de mécontentement et de mobilisation s’est emparé du monde de la culture. Le feu y couvait depuis longtemps et, en quelques semaines, des milliers d’amateurs, de professionnels des différents métiers du spectacle, associés à leurs publics, ont emboîté le pas, donnant à la révolte une ampleur imprévue, inespérée. À l’heure où nous écrivons, près d’une centaine de lieux culturels sont désormais occupés, 24h sur 24, partout en France et parfois même à l’étranger.

Les principales revendications portées par le mouvement sont désormais bien connues : abrogation de la réforme de l’assurance-chômage et annulation de sa dette, prolongation de l’année blanche pour les intermittents, réouverture immédiate des lieux culturels, création d’un plan de soutien à l’emploi et aux salaires pour toutes et tous, etc.

Aussi essentielles au monde de la culture que la culture l’est à la vie, ces revendications réagissent à la violence et à l’incurie des gouvernants, à leur gestion calamiteuse de la crise sanitaire comme aux politiques capitalistes et néolibérales qu’ils mènent depuis des décennies. Il nous faut maintenant franchir une nouvelle étape : imaginer, inventer un autre monde de la culture, une autre société.

Déjà actifs dans le mouvement ou prêts à le rejoindre, nous sommes ainsi de plus en plus nombreux à vouloir compléter la liste actuelle des revendications. D’un mot fort, symbole d’un avenir transformateur, révolutionnaire. Nous voulons l’autogestion. C’est-à-dire la réappropriation collective de l’outil de travail où toutes celles et ceux (directions, salariés, intermittents, vacataires, spectateurs…) qui contribuent à la vie des lieux culturels aient une part égale dans toutes les décisions qui les concernent (emploi, salaires ou cachets, gestion financière quotidienne ou investissement, programmation des spectacles...). Cette autogestion existe déjà, à l’état d’îlots, dans de très nombreux lieux dits « alternatifs » et s’invente chaque jour dans nos occupations. Elle doit maintenant devenir « l’alternative », entrer dans les lieux dits « officiels », quels qu’ils soient et de quelque argent, public ou privé, ils disposent. Parce que la culture doit être tout sauf un privilège, parce que chacun en a sa part et tous l’ont en commun, aucun établissement culturel ne doit échapper à cette vitalité démocratique, à ce renversement de l’ordre – ou plutôt du désordre… – établi.

C’est ainsi, par la perspective autogestionnaire, que nous donnerons au mouvement en cours tout son sens, en ferons l’outil d’un autre monde de la culture et d’une autre société. C’est ainsi, en exigeant d’être enfin des acteurs-décideurs à part entière et égalitaire de tous les lieux culturels, que nous commencerons à reprendre le pouvoir sur nos vies, nos métiers, nos conditions de travail et de rémunération, et inventerons demain de nouvelles formes d’organisation et de financement de la culture, de nouveaux liens avec un public élargi. C’est ainsi, également, que nous nous libèrerons de la culture-marchandise et montrerons que l’autogestion peut s’appliquer à tant d’autres secteurs qui, eux aussi, aspirent à sortir du règne du capitalisme. Parce qu’il faut en finir avec l’isolement de chacun et la subordination de tous, recréer partout la culture du collectif, l’autogestion doit revenir sur le devant de la scène et irriguer toute la société.

Nous devons donc dès maintenant porter cette revendication autogestionnaire dans tous les lieux occupés, la soumettre à l’approbation des AG qui s’y déroulent, la propager dans tous les lieux en lutte. L’autogestion, répétons-le, n’est pas une revendication opposée à celles qui ont déjà été décidées par le mouvement : elle s’y additionne, les complète et renforce la convergence des luttes, l’espoir du succès commun. Nous devons, à l’heure où l’on célèbre les 150 ans de la Commune, en être les dignes héritiers dans les termes et les conditions de ce début de XXIe siècle.

Depuis le Grand Théâtre de Tours occupé, le 9 avril 2021
Pour télécharger le tract de cet appel

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Les affaires judiciaires qui touchent Tours et la Métropole s’enchaînent depuis quelques mois, démontrant une fois de plus que la démocratie ne fonctionne pas bien du tout dans notre pays.

C’est au Tour(s) du Peuple dénonce depuis sa création le cumul des mandats et a alerté à diverses reprises sur les conflits d’intérêts de plusieurs élus municipaux après l’élection de 2020. Sans obtenir la moindre réponse. Et l’on voit nombre de commentateurs faire aujourd’hui semblant de découvrir, à travers « l’affaire Münsch-Masset » (350 000 euros de dons faits à une association d’aide aux handicapés détournés pour accroître son train de vie…), que le cumul des mandats d’élu et des fonctions de direction d’organismes ou d’entreprises est à bannir si l’on veut que la démocratie s’épanouisse. Le directeur de l’APAJH 37, Guillaume Masset, avait succédé à son épouse, Cathy Münsch-Masset, sans que cela émeuve grand monde quand elle était devenue conseillère régionale et vice-présidente de la région Centre puis première adjointe de la ville de Tours en 2020, chargée de la solidarité et du handicap tout en continuant de diriger Humanisme et Habitat, étroitement liée à l’APAJH. Les deux époux siégeaient ensemble à la direction du CCAS de la ville de Tours.

Mêmes commentaires étonnés, il y a quelques mois, à propos du maire de La Riche, Wilfried Schwartz. On « découvrait » qu’il se comportait de façon inadmissible avec le personnel municipal. Les syndicats d’agents municipaux avaient pourtant donné l’alerte depuis plusieurs années. En vain : la parole d’un maire vaut toujours plus que celle d’un syndicaliste. Et cela n’avait pas empêché les élus métropolitains de le porter à la présidence de la Métropole en 2020, jusqu’à ce qu’il gifle son directeur de cabinet et soit contraint de démissionner… pour revenir comme vice-président de la Métropole, chargé des transports, lui qui a déjà fait exproprier 150 habitants de sa commune sur le trajet de la 2e ligne de tram toujours pas définitivement et légalement décidée.

Ajoutons à ces lamentables affaires « l’affaire Bygmalion » (financement illégal de la campagne électorale de N. Sarkozy en 2012) qui a vu en 2021 la condamnation de Ph. Briand, maire de St-Cyr, ancien président de la Métropole et ancien député mais aussi P-DG de Cytia, première entreprise française de gestion immobilière, et à ce titre 282e fortune du pays.

Il est temps de mettre en accord les promesses de campagne et les actes qui suivent, une fois qu’on est élu. C’est ce que C'est au Tour(s) du Peuple exigeait à sa façon tout au long des négociations qui ont précédé les dernières municipales avec la liste menée par Emmanuel Denis. Sans que nos demandes, tout à fait normales en démocratie, soient prises en compte.

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