Platanes de Béranger : Un rapport très alarmant.

Malgré la promesse du Président de la Métropole rencontré (à sa demande) le 4 novembre et notre relance du 16 novembre, le rapport de Laurent Herquin sur l’impact du tramway au nord de Boulevard Béranger ne nous a pas été communiqué mais le rapport provisoire nous est parvenu autrement.

Son intitulé est : Étude d’impacts de travaux sur les structures racinaires des platanes – Rapport V1 (Partiel) – Secteur Béranger

En voici l’essentiel :

L’interdépendance racinaire (anastomose) :

256 arbres, la plupart des platanes, sont plantés sur les 770 m du Boulevard Béranger en quatre rangées : deux

 rangées extérieures de 35 arbres et deux rangées intérieures de 221 arbres. L’étude racinaire de Laurent Herquin ne porte que sur les alignements internes, les 35 platanes extérieurs devant être abattus pour les nécessités de la future circulation associée au tramway. Ce n’est pas rien, d’autant que les « les platanes apportent leur grande capacité à fusionner leurs racines (anastomose)» et que « la destruction de tout ou partie des enracinements d’un arbre donné peut impacter potentiellement ses voisins plus ou moins immédiats et non affectés directement par ailleurs par les travaux ». L’anastomose peut propager à l’ensemble des arbres l’infection par le chancre coloré, « talon d’Achille de l’espèce » et disséminer les dégâts dus à l’emploi, même localisé, de produits toxiques.

La direction de l’enracinement :

Contrairement à une idée reçue « l’enracinement est dominant en direction du boulevard » et « plus restreint en direction de l’esplanade centrale ». « Plusieurs racines charpentières… se prolongent probablement sous la chaussée». Laurent Herquin trouve que 33% des arbres qu’il a inspectés sur l’alignement nord ont des grosses racines situées entre 2 et 3 m de la bordure centrale. Pour expliquer cette attraction il évoque un possible collecteur d’eau ou une remontée de nappe favorisant des points d’humidité sous la chaussée. Ce pourcentage bondit à 80% des arbres inspectés pour l’alignement sud, et parmi eux « 4 sujets sont exposés à des impacts majeurs…quel que soit le retrait envisagé vis-à-vis de l’esplanade ».

Dans tous les cas l’expert redoute « des désordres physiologiques potentiels qu’il serait très difficile de compenser par la suite après le chantier » si par « reprise et imperméabilisation» de certaines zones on privait les arbres « d’une part peut-être importante de leurs ressources » hydriques.

La profondeur de l’enracinement :

L’enracinement des platanes n’est pas non plus très profond alors que notamment les décaissements pour les deux stations et surtout l’élimination des différents réseaux sous les futurs rails nécessitent des travaux qui sont loin d’être superficiels.

L’expert indique que « 77% des enracinements dont les diamètres sont suffisamment développés pour induire des impacts mécaniques et/ou physiologiques significatifs sur les arbres se déploient donc entre 0 et 70 cm. cette épaisseur de sol constitue ici le niveau le plus sensible vis-à-vis d’impacts potentiels de terrassements qui pourraient être mis en œuvre sur la zone de stationnement nord ». Sur le côté sud « 60% des arbres [étudiés] présentent des enracinements qui se disposent entre 0 et 50 cm de profondeur».

Les conséquences des atteintes aux racines :

« La suppression de nombreuses petites racines peut avoir des répercussions dommageables » au-delà d’un diamètre de 3 à 4 cm « une racine coupée ne pourra pas se régénérer » et pour un diamètre supérieur à 7 cm « le risque d’infection et de développement de pourriture, à partir des plans de coupe, est de plus en plus élevé »  Laurent Herquin cite les champignons qui « constituent les principaux agents de dégradation des racines d’arbres urbains qui ont été soumis à des terrassements non raisonnés et/ou peu respectueux de leurs intégrités racinaires ». Pour montrer la réalité du danger il indique que l’un des arbres de Béranger, a eu une racine de 12cm sectionnée « lors probablement de terrassements anciens effectués en pied d’arbre » ce qui a entraîné une évolution défavorable de cet arbre « tant sur un plan physiologique que mécanique » ; évolution très nettement observable.

Les recommandations majeures :

« Le côté sud s’associe a priori à nos plus grandes réserves vis à vis d’une mise en œuvre potentielle de travaux sur ses emprises du fait de ces constats d’enracinement très orientés vers le boulevard. Nous recommandons en ce sens de limiter au maximum les interventions et les aménagements lourds de ce côté de la plantation. »

Pour le côté nord «nous considérons que la mise en œuvre d’un terrassement profond à 2 m de la bordure de l’esplanade impactera plus ou moins fortement une grande partie des arbres les mieux développés sur ce côté ». « Ce serait près de 30 % de la plantation actuelle qui pourrait subir des dommages. Les arbres les plus gros et les plus âgés seraient probablement les plus dégradés par ces travaux. » 

Enfin le chancre coloré représente une menace majeure pour les plantations de platanes,

« De nombreux cas d’infection ont été constatés à l’issue de travaux et de terrassements mis en œuvre sans précaution dans l’environnement immédiat des arbres… Il est indispensable de prendre toutes les mesures prophylactiques nécessaires, [nettoyage et désinfections des outils] ».

Compte tenu de ce rapport, C’est Au Tours Du Peuple considère que s’obstiner dans un projet de tramway sur rails, au nord comme au sud du boulevard Béranger, relève de l’aveuglement et de l’irresponsabilité.

L'association C'est Au Tour(s) Du Peuple
Décembre 2021

pour consulter le rapport ..

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* Il souffle le chaud et le froid en faisant l’éloge de Gérard Depardieu, le 20 décembre 2023 dans l’émission « C à vous », pour ensuite, se défendre, le 8 mai 2024, dans le magasine « Elle », de toute complaisance vis-à-vis de l’acteur.

** « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019. Alors qu’il dit en décembre 2020 « Je vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc : c’est la Bible ! ».