Covid et démocratie. Une interpellation des militant.es de l’association C’est Au Tour(s) Du Peuple

« Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts, et qui se fixe comme modalité d’associer à parts égales chaque citoyen dans l’expression, l’analyse, la délibération et l’arbitrage de ces contradictions. »

« Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts, et qui se fixe comme modalité d’associer à parts égales chaque citoyen dans l’expression, l’analyse, la délibération et l’arbitrage de ces contradictions. »

Paul RICŒUR

Nous affirmons notre attachement aux principes républicains « Liberté, Égalité, Fraternité » qui sont les fondements de notre démocratie.

Le fonctionnement démocratique suppose l’existence de contre-pouvoirs et de garde-fous visant à éviter l’utilisation arbitraire du pouvoir par ceux qui ont été élus par le peuple.

Nous avons pourtant constaté des dysfonctionnements préoccupants durant la crise sanitaire, menaçant les fondements de notre démocratie – comme si elle était un frein à la lutte contre la COVID 19 :

  • La séparation des pouvoirs est-elle effective quand le pouvoir exécutif gouverne essentiellement par décrets sans passer par les débats au sein du Parlement ?
  • Quelle est la légitimité d’un conseil de défense – présence de l’armée – en matière sanitaire, médicale et scientifique, voire énergétique ?

Nous rappelons qu’un conseil de défense suppose le secret défense, donc des délibérations et des procès verbaux qui ne sont pas rendus publics.

  • Que dire du recours systématique à des cabinets privés de conseil (McKinsey, par exemple) dans les prises de décisions ministérielles, parfois en doublon d’instances institutionnelles ?

(Un cabinet privé vise pourtant la rentabilité, au contraire de l’État qui vise le bien commun et est astreint au fonctionnement démocratique.)

  • Les médias peuvent-ils encore être surnommés le « 4ème pouvoir » quand 90 % d’entre eux appartiennent à une poignée de milliardaires ? Que leur reste-t-il d’indépendance ?
  • Comment se fait-il qu’aucun des médias les plus connus n’aient à aucun moment demandé aux scientifiques de déclarer leurs liens d’intérêts – avec les entreprises pharmaceutiques notamment ?
  • Pourquoi tous les avis divergents – y compris émanant de scientifiques reconnus et compétents – ont-t-ils été systématiquement étouffés, empêchant ainsi tout débat contradictoire à même de permettre à chacun de se faire une idée plus précise ?
  • Comment se fait-il que les parlementaires ne soient pas informés du contenu exacte des contrats signés avec les entreprises pharmaceutiques produisant les vaccins – composition, prix, etc ?
  • Pourquoi les soignants non vaccinés ne sont-ils toujours pas réintégrés ?
  • L’utilisation des moyens numériques dans la gestion de la crise sanitaire n’est-elle pas une étape supplémentaire dans le non respect de la vie privée, et par-là même une dérive anti-démocratique ?
  • Le recours à l’état d’urgence sanitaire, suspendant tous les droits constitutionnels, risque-t-il d’être inscrit dans le droit commun comme l’a été l’état d’urgence anti-terroriste ?

Tous ces dysfonctionnements, lors de la crise du COVID 19, ont eu des conséquences sociales majeures : déscolarisation, atteinte du système hospitalier, marginalisation des médecins traitants, augmentation des tentatives de suicides chez les adolescents, retards d’apprentissage, augmentation du chômage, mise à l’arrêt de la justice, violences intrafamiliales, etc.

Quelles seront les prochaines crises ? De quelles dérives seront-elles le prétexte ? Dans quel état en sortira notre démocratie ?

Quelle société lègue-t-on aux générations futures?

C’est Au Tour(s) Du Peuple
Mardi 8 novembre 2022

Posts les plus consultés de ce blog

La place du Grand Marché rebaptisée !

Proclamation du 21 janvier 2017

Bonjour à toutes et tous ! Et merci d’abord, Tourangelles et Tourangeaux, habitants du 37 ou d’autres départements, étrangers résidant ici ou ailleurs, d’avoir répondu présents.

Si nous nous sommes rassemblés ici, sur cette place du Grand Marché, pour dans quelques minutes la rebaptiser, c’est pour toutes sortes de raisons que je vais maintenant, au nom de C’est au Tour(s) du Peuple, vous résumer :

C’est que nous en avons assez de ces enseignes des multinationales qui prolifèrent partout, aux quatre coins de la Ville, aux Atlantes de Saint-Pierre, avenue du Grand Sud à Chambray, et maintenant ici, au cœur même du Vieux Tours, avec l’installation de ce nouveau Mac Do. Ce nouveau M, tout propret, aseptisé, artificiel, qui fait suite à l’autre M, celui, là-bas, du Monstre pseudo-artistique et culturel, non vraiment, ce nouveau M, nous ne l’ai…M…ons pas ! Ici comme partout sur la planète.

Démocratie – Chronique N°1

Par Yvette Aufrère

Qu’un simple citoyen ne respecte pas la loi, cela n’attaque pas les fondements de cette loi. Qu’un représentant de la loi ne respecte pas la loi, la fait disparaître puisqu’il n’y a plus personne pour en être garant.

Emmanuel Macron n’attaque-t-il pas les principes républicains quand il fait venir le grand rabbin de France pour allumer la bougie d’Hanoukka, le 8 décembre 2023 (laïcité) ou quand il déclare, le 29 juin 2017, que certains citoyens « ne sont rien » (égalité en droit) ?

N’attaque-t-il pas le fonctionnement des institutions républicaines en faisant appel à des organismes privés remplissant la même fonction et se substituant à la fonction publique d’État, avec des contrats facturés très cher à l’État (McKinsey, Adrexo, par exemple) avec l’efficacité qu’on leur connaît ?!

N’est-il pas dans la provocation quand il crée le CNR, Conseil National de la Refondation, ayant le même sigle que le Conseil National de la Résistance, ou quand il soutient Depardieu après que celui-ci s’est répandu en propos scabreux et orduriers ?

Ne ridiculise-t-il pas la parole présidentielle quand il donne un entretien à la revue Pif Gadget ?

N’attaque-t-il pas l’institution qu’est la parole politique du chef de l’État en disant tout et son contraire sans souci de cohérence* ou en ne tenant pas des promesses, notamment à l’occasion de la Convention citoyenne pour le Climat** ?

Je souhaite, dans ces chroniques, aborder la question de la démocratie et de l’État de droit par le biais des discours qui nous sont adressés, en particulier par nos dirigeants, notamment par Emmanuel Macron. 

* Il souffle le chaud et le froid en faisant l’éloge de Gérard Depardieu, le 20 décembre 2023 dans l’émission « C à vous », pour ensuite, se défendre, le 8 mai 2024, dans le magasine « Elle », de toute complaisance vis-à-vis de l’acteur.

** « Ce qui sortira de cette Convention, je m’y engage, sera soumis sans filtre soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe », annonçait Emmanuel Macron en avril 2019. Alors qu’il dit en décembre 2020 « Je vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont écrit un truc : c’est la Bible ! ».